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Mon expérience à Toronto (French)

image from mtg-canada.com

par François Richard

Our very first French article at Mana D comes from our newly acquired French editor, Franky Richard.  I have truly never heard anyone else tell bad beat stories quite like this guy and his first submission details his experience at GP Toronto.

Dès la sortie de Scars of Mirrodin, toute l’attention était sur Grand Prix Toronto. La sortie de la nouvelle série donnait l’occasion de tester le format à fond et il y avait doublement d’incitatif à le faire, puisque le top 16 du GP et les gagnants des deux PTQ entourant l’évènement seraient tous invités à Paris en février 2011. Le nouveau format se dévoilait comme l’un des plus complexes jusqu’à ce jour. L’évaluation initiale des experts fût rapidement mise en doute et plusieurs principes fondamentaux des formats limités se voyaient tout à coup questionnés. Je vous invite à suivre le cheminement qui m’a mené au GP pour en ressortir avec un record de 8-6-0 et absolument aucun prix, à part un stupide t-shirt offert par KYT en échange de cet article! :)

Au pre-release, j’ai pu valider l’observation de mon ami Karim Saliba qui disait que la variation dans un format sealed à 6 boosters était beaucoup plus grande qu’à l’époque des défunts tournament packs. Ayant moi-même ouvert un deck complètement blanc, on peut constater que certains pools peuvent être très débalancés au niveau des couleurs, qu’il y a beaucoup plus de chances d’avoir des communes en doubles et que parfois on peut obtenir quelque chose d’extrêmement plus puissant ou médiocre que les autres. Une carte retient mon attention particulière: Perilous Myr. Ce petit robot d’apparence inoffensive exerce une influence surprenante sur la partie, surtout dans les premiers tours. Il menace des échanges parfois désastreux et ralentit grandement l’assaut des decks agressifs. Il est souvent correct d’offrir un mana Myr et deux points de vie en échange, plutôt que de le voir traîner du côté adverse trop longtemps.

La suite de ma préparation fût un peu difficile. Au release, je croyais avoir un deck blanc-rouge très bon, avec beaucoup de removal, des artefacts décents et un Sunblast Angel pour couronner le tout, mais les victoires étaient néanmoins très serrées et laborieuses. Avant le PTQ, j’étais sur une séquence de défaites consécutives dans nos drafts de préparation. Mes expérimentations avec le noir “non-poison” se révèlent comme un échec et je constate que Volition Reins est souvent un appel de sirène vers un gros engagement dans le bleu, probablement la couleur ayant le moins de profondeur dans ce format. Ma mauvaise séquence prend fin au PTQ de Montréal, j’ouvre un pool décent blanc/bleu avec beaucoup de créatures volantes, Tempered Steel et Argent Sphinx. Je n’ai par contre aucun Arrest, ce qui me laisse très vulnérable aux bombes des autres. Je dois gagner les parties rapidement, sinon j’ai très peu de chances dans les parties qui s’éternisent. Ma faiblesse me rattrape dans l’avant-dernière ronde et je me fais littéralement défoncer par le duo de Geth et Hoard-Smelter Dragon.

Ayant tout de même bien joué, je reprends espoir pour le gros tournois à Toronto. Le voyage avec Mauro Bongiovanni et le Grand Vincent Thibeault, érudit savant et moine-guerrier, se déroule très bien et on arrive à temps pour un GPT et la chance d’aller chercher quelques victoires gratuites le lendemain. J’ouvre un pool qui me paraît particulièrement horrible, avec deux doubles lands dans les mauvaises couleurs, Tunnel Ignus, Painful Quandary et deux autres rares injouables. J’ai par contre beaucoup de removal et je finis par monter un deck-noir rouge très agressif qui semble tout droit sorti de Zendikar. Les bombes étant gravement absentes, je dois me contenter de deux Saberclaw Golem et du vampire metalcraft pour compléter ma courbe. Je décide aussi de jouer Exsanguinate pour me donner un peu plus de portée, un choix payant puisque la carte me gagne en effet quelques parties. Après avoir gagné trois rondes, je perds contre un deck nettement plus solide, mais ma bonne performance avec un pool que je considérais sous-optimal me réjouit quand même. On termine la soirée au Zet’s, probablement le restaurant le plus graisseux et génial de Toronto!

Le GP débute le lendemain. J’ouvre un pool qui m’offre un deck noir-vert metalcraft. La stratégie me parait un peu douteuse, mais j’ai tout de même du removal, Ezuri’s Brigade et Myr Battlesphere pour finir la partie. Je me permets même de splasher un Arrest à l’aide d’Horizon Spellbomb. Mon premier match débute par un mulligan à 5, suivit d’un mulligan à 6. Je ne suis tout simplement pas dedans. La deuxième ronde est un peu plus serrée, mais le manque de synergie de mon deck et les mauvaises mains semblent me hanter de nouveau. La ronde suivante, je fais face à un joueur visiblement peu expérimenté et je la gagne pour revenir à 2-2 (hé oui, j’avais un bye à la première ronde à cause de mon statut de “pro”).

La cinquième ronde se déroule de façon un peu bizarre. Mon opposant réussit à imprégner un de mes Carapace Forger sur son Mimic Vat et je suis en train de me faire manger à petit feu. Après qu’il décide de contrer un de mes sorts, j’ai la chance d’attaquer pour le descendre à 10, puisqu’il n’a plus le mana pour activer son artefact et la bloquer. Le tour suivant, j’attaque de nouveau avec Molder Beast et un myr dans son Mimic Vat, mais cette fois-ci j’ai un Grasp of Darkness pour éliminer son bloqueur. J’ai aussi un Perilous Myr que je sacrifie pour pomper la beast et faire le dommage exact qui me donne la victoire. La partie suivante est encore plus exagérée, puisque cette fois-ci c’est mon Ezuri’s Brigade qui se retrouve sur son Mimic Vat. On fait la course pour les 20 points de dommage, mais cette fois-ci je réalise un autre miracle quand j’arrive à le tuer de justesse après avoir sacrifié presque tout mon board contre le sien pour produire un Flesh Allergy qui s’avère fatal.

Ma ronde suivante m'oppose à un deck blanc-rouge. Je perds la première partie après avoir subit multiple Arc Trail, mais je le défonce à la deuxième partie pour me venger. Pour la dernière partie, je remarque que mon opposant joue maintenant un deck sans protecteurs, son sideboard au complet je présume. Je réalise rapidement qu’il a substitué vers un deck noir-vert infect, mais il sort un Asceticism et je meurs avec une main pleine de removal. Je drop du GP à 3-3 et je m’inscris pour le PTQ le lendemain.

Pour mon dernier sealed, j’ouvre à nouveau une combinaison noir/vert. Cette fois-ci j’ai beaucoup de cantrips: double Instill Infection, Horizon Spellbomb et Tel-Jilad Defiance. J’ai une grosse bombe sous la forme d’Engulfing Slagwurm et je joue aussi un Corrupted Harvester. Celui-ci peut être très difficile à gérer pour certains decks et il bénéficie grandement de deux équipements communs, Bladed Pinions et Accorder’s Shield, qui le rendent presque imbattable en combat. Je gagne ma première ronde du PTQ partiellement grâce à lui, quand même le Sunblast Angel de mon opposant n’arrive pas à le gérer. Mon deck semble bien fonctionner, mon accélération m’aide à sortir mes bombes et mes cantrips permettent de bons échanges tout en gardant des cartes en main. Je gagne ensuite la deuxième ronde à cause des problèmes de mana et de mulligan de mon opposant.

Étant 2-0, j’affronte Craig Wescoe qui est aussi invaincu après deux rondes. La première partie est serrée. Il sort Kemba et l’équipe en double, mais de mon côté j’accélère dans Slagwurm ET Corrupted Harvester. Un Tel-Jilad Defiance bien placé sur Kemba le force ultimement à le sacrifier et je vais chercher la première partie. Pour la suivante, il mulligan dans un début agressif avec quelques créatures volantes qui me grugent rapidement. J’essaie de me stabiliser, mais je prends beaucoup de dommages, notamment d’un Vulshok Replica qui force un trois points de dommage inévitable. Je sors le Slagwurm, mais je n’ai rien pour bloquer son Glint Hawk Idol et la course est serrée. Je me trouve à deux points de vie et il est à un coup de devoir bloquer le Wurm pour ne pas mourir. J’arrive à jouer Perilous Myr et Corrupted Harvester en solution au Hawk, mais il a le Shatter pour tuer mon Myr et s’assurer la victoire. La troisième partie va de son côté, je pige très peu d’action et il me sort Hoard-Smelter Dragon qui mange rapidement tous mes artefacts. Un équipement sur le dragon s’assure que même mon Grasp of Darkness et Instill Infection ne puissent en venir à bout.

Question d’éviter le suspense, la prochaine ronde fût ma dernière. J’affronte un deck Infect très solide qui contient un équipement clé: Infiltration Lens. Celui-ci fait son apparition dans les deux parties et il lui fait piger une quantité obscène de cartes, puisque je suis rapidement forcé à bloquer pour survivre. À la deuxième partie, il force à deux reprises un double bloc, d’abord à l’aide de Tangle Angler et ensuite avec Necrotic Ooze copiant son habilité. Après avoir pigé huit cartes, il m’achève sans trop de difficulté pour mettre fin à mon tournoi.

Mon expérience à Toronto m’a appris beaucoup, surtout qu’il y a très peu de place à l’erreur dans le format. Il est vraiment difficile de joueur autour de situations peu fréquentes, du genre top deck Darksteel Sentinel pour activer Rusted Relic en plein combat. À mon avis, il faut vraiment être à son meilleur et avoir un peu de chance pour aller jusqu’au bout. Le format se continue dans quelques semaines pour les gens de Montréal. J’espère vous voir en grand nombre au PTQ et que le meilleur gagne!

François Richard

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